L’AEPM au Jikji International Festival: une expérience inoubliable!

Une trentaine de représentants de l’AEPM se sont rendus en Corée du Sud pour participer à la réunion inaugurale de l’International Association of Printing Museums qui a eu lieu à Cheongju City, le 3 septembre 2016.
Compte rendu d’un voyage inoubliable, par Sheza Moledina (Lyon, France).

Pour un aperçu des lieux, des gens et de l’ambiance, voir l’album photo Flickr ici.

Depuis 2004, le festival Jikji Korea – un ensemble de manifestations festives, artistiques et culturelles – est organisé chaque année à Cheongju, en Corée du Sud par la Ville de Cheongju. En effet, c’est dans cette ville, située à 128 km au sud-est de Séoul dans la province de Chungcheongbuk-do, que se trouve le Early Printing Museum, construit en 1992 sur le site du Temple de Heungdeoksaji, lieu d’impression du célèbre Jikji, le plus ancien livre imprimé avec des caractères métalliques mobiles connu de nos jours et conservé à la BnF depuis les années 1950. Ce musée est entièrement consacré à la valorisation de l’histoire de l’imprimerie coréenne sous les dynasties Goryeo et Joseon, et tout particulièrement à l’histoire du Jikji, document inestimable, inscrit au Registre de la Mémoire du Monde de l’UNESCO en 2001.

At the entrance to the Early Printing Museum

A l’entrée du Early Printing Museum

 

Daté de 1377, le Jikji (titre abrégé qui signifie plusieurs choses dont « gouverner directement » ou encore « esprit sain ») est une anthologie des enseignements zen du Bouddha et des grands prêtres bouddhistes, imprimée en caractères chinois mais en langue coréenne. Il a une valeur quasi sacrée pour les Coréens, non seulement en raison de son contenu religieux mais aussi parce qu’il témoigne du haut niveau technologique atteint dans le domaine de l’imprimerie en Corée bien avant les recherches menées dans l’atelier de Gutenberg à Mayence et ses productions dont le fleuron est la B42. Vu la place centrale qu’occupe en Occident l’invention des caractères mobiles en métal, à l’origine d’une véritable « révolution des médias », on comprend aisément non seulement la cristallisation autour du Jikji, livre, pourtant sobre et sans fioritures, mais aussi que ce livre soit devenu une source de fierté nationale pour ce pays assez méconnu des Européens mais culturellement très riche.

Nous étions donc une trentaine de représentants de l’AEPM parmi la soixantaine de délégués venus des quatre coins du monde sur invitation de la Ville de Cheongju pour prendre part non seulement au festival Jikji mais aussi à la réunion inaugurale de l’International Association of Printing Museums. Nous vous proposons ici un compte rendu de ce séjour intensif mais très enrichissant qui s’est déroulé du 31 août au 5 septembre dernier.

Mercredi 31 août : arrivée à Cheongju

Nous sommes d’abord accueillis très chaleureusement à notre arrivée à l’aéroport Incheon de Séoul par M. Jewook Lee, coordinateur du comité d’organisation du Jikji Korea et ses deux assistants. Une heure plus tard, départ en car à Cheongju, site du festival annuel Jikji Korea qui doit démarrer le lendemain. Le long voyage en car nous donne un premier aperçu de la Corée, assez flou à vrai dire, à cause de la pluie intermittente et de la fatigue due au décalage horaire… Mais, 2h30 plus tard, en début d’après-midi, nous arrivons à la gare routière de Cheongju où nous sommes accueillis par une autre coordinatrice de l’équipe qui nous emmène ensuite en taxi vers notre destination finale, l’imposant Ramada Plaza Hotel qui offre un vaste panorama de cette ville de province en pleine expansion.

Cheongju, une ville en pleine expansion

Cheongju, une ville en pleine expansion

Après quelques heures de repos indispensables pour récupérer du jetlag, à 19h tapantes, un petit groupe de participants se forme déjà dans le lobby de l’hôtel, fait connaissance et décide d’aller à la découverte de la cuisine coréenne.

Le choix se porte sur un petit restaurant aux allures de cantine mais version coréenne (design et d’une propreté irréprochable) situé à proximité de l’hôtel. Carte exclusivement en coréen, serveur parlant à peine l’anglais mais charmant et désireux de communiquer, nous optons pour le baptême du feu de la nourriture de rue coréenne !!!

The sundae.

Le sundae.

Fondue à base de tripes, de légumes et de boudins (sundae), le tout servi avec le redoutable mais incontournable kimchi et d’autres légumes fermentés également très relevés mais aussi de beaux piments verts entiers (à croquer tels quels ?)… En somme, des saveurs certes très déroutantes pour le délicat palais des Européens mais qui méritent d’être essayées au moins une fois dans sa vie.

Jeudi 1 septembre : visite du Early Printing Museum et inauguration du Jikji International Festival

Le programme s’annonce très chargé… Pour beaucoup le décalage horaire se fait encore sentir, mais chacun prend sur soi pour se mettre rapidement à l’heure coréenne et faire honneur à nos hôtes.

Early Printing Museum. Une album photo est consacré au Musée dans la galerie Flickr de l'AEPM à l'adresse suivante: https://www.flickr.com/photos/printing-museums/albums/72157673680708666.

Early Printing Museum. Une album photo est consacré au Musée dans la galerie Flickr de l’AEPM à l’adresse suivante: https://www.flickr.com/photos/printing-museums/albums/72157673680708666.

Après un copieux petit-déjeuner, le car nous emmène au Early Printing Museum pour une visite guidée en présence du directeur Heung-Sik Shin et du conservateur en chef, le Dr Jeong-Ha Hwang. Construit sur le site même du temple, le musée est consacré à l’histoire du Jikji et plus largement aux différentes techniques d’impression employées pour la diffusion des textes sous les dynasties Goryeo et Joseon : fabrication de caractères mobiles en bois et en métal, procédés de moulage dit de « fonte au sable » (sand casting), de la cire perdue, gravure sur bois, etc.). À la petite boutique du musée, les typophiles et papyrophiles font leurs emplettes en papier artisanal et tirages de gravures coréennes.

Notre guide, le Dr Jeong-Ha Hwang, conservateur en chef, avec les délégués devant un jeu complet de facsimilés des pages du Jikji.

Notre guide, le Dr Jeong-Ha Hwang, conservateur en chef, avec les délégués devant un jeu complet de facsimilés des pages du Jikji.

 

S’en suit un déjeuner copieux dans un restaurant gastronomique de cuisine sino-coréenne, en compagnie des collègues du Early Printing Museum.

Après le déjeuner, nous retournons sur le site du Festival Jikji afin d’assister à la cérémonie officielle d’ouverture dans l’auditorium du Arts Center. Deux moments phares marquent cet évènement auquel assistent des élus de la Ville de Cheongju : un orchestre de musique coréenne qui ouvre la cérémonie avec éclat, et la remise du prix UNESCO/Jikji Mémoire du monde 2016 par Frank La Rue, sous-directeur général de l’UNESCO pour la communication et l’information, à Iberarchivos, le programme de soutien au développement des archives ibéro-américaines (ADAI).

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Frank La Rue, sous-directeur général de l’UNESCO pour la communication et l’information, présente le prix JIkji aux représentantes de Iberarchivos. (Photo: Thomas Gravemaker.)

Frank La Rue, sous-directeur général de l’UNESCO pour la communication et l’information, présente le prix Jikji aux représentantes de Iberarchivos. (Photo: Thomas Gravemaker.)

Nous avons ensuite quartier libre pour visiter le festival : l’exposition « Jikji, The Golden Seed », les nombreux stands « arts and crafts » éparpillés sur le site, la salle d’exposition consacrée à l’histoire de l’imprimerie moderne en Corée (fondeuse de caractères, machines à composer…) mais aussi…(et là vous allez regretter de ne pas être venus),…deux éloquentes démonstrations qui ont retenu notre attention : la fabrication de caractères métalliques par le procédé de la fonte de sable, et celle de du papier artisanal coréen au moyen d’une forme constituée d’un cadre de bois et d’un treillis de bambou.

Démonstration de fabrication de papier.

Démonstration de fabrication de papier.

Assister physiquement à la mise en pratique de ces techniques que nous avons rarement l’occasion d’appréhender aussi facilement en Europe, permet naturellement de mieux saisir toute la complexité de cette méthode ancienne de fabrication des caractères typographiques chinois et coréens (hanguel) et de la production du papier artisanal en Corée.

Démonstration de la technique de fonte de caractères métalliques coréens.

Démonstration de la technique de fonte de caractères métalliques coréens.

Enfin, dîner de bienvenue à l’hôtel en présence du maire de Cheongju, de Frank La Rue et des récipiendaires du Prix Jikji Mémoire du Monde.

Vendredi 2 septembre : visites et découvertes

Patrick Goossens, Neil Harris and Giles Mandelbrote en conversation dans le domaine du Villa presidentiel.

Patrick Goossens, Neil Harris and Giles Mandelbrote en conversation dans le domaine du Villa presidentiel.

Le matin, on nous emmène visiter la Villa Présidentielle Cheongnamdae. Construite en 1983, cette vaste demeure fut le lieu de villégiature de plusieurs présidents de la Corée, jusqu’au début des années 2000. Depuis 2003 le vaste domaine situé au bord du lac Daecheong-ho ainsi que la résidence sont ouverts au public. Pour les participants, c’était l’occasion de découvrir ce coin idyllique, de profiter du panorama qu’offrent le lac et l’écrin magnifique de montagnes dont il est serti, et d’arpenter les quelques sentiers qui parcourent les bois alentour.

A midi, nous déjeunons dans un restaurant traditionnel de cuisine coréenne : on s’y déchausse avant d’accéder à la salle et s’y assoit en tailleur sur des coussins autour de longues tables basses. L’inconfort (pour certains) de manger assis dans une position si éloignée de nos habitudes européennes est néanmoins récompensé par la qualité et le raffinement des mets : sans exagération, c’était une succession de plats aussi délicieux les uns que les autres…Un vrai régal.

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L’après-midi : Visite des Archives Présidentielles situées à Seongnam. Il s’agit du dépôt des archives présidentielles, flambant neuf, mais aussi d’un lieu d’exposition foncièrement didactique destiné au grand public et dédié à la promotion et la glorification du régime présidentiel Sud-coréen à travers une mise en scène imposante de l’histoire des présidences successives et du rôle des archives.

Le soir, nous sommes conviés à dîner dans un restaurant gastronomique coréen en présence de l’adjoint au maire de Cheongju. Et c’est à nouveau un somptueux défilé de plats plus alléchants et délicieux les uns que les autres, parfois très piquants, mais presque tous aux textures et saveurs des plus inhabituelles.

Samedi 3 septembre : Réunion inaugurale de l’International Association of Printing Museums

La journée entière est dédiée à la réunion inaugurale de la nouvelle association (cf. programme), sous l’égide des élus, du comité scientifique et des membres du Early Printing Museum. Se succèdent alors les présentations données par des collègues de diverses régions du monde : conservateurs de musées de l’imprimerie et des arts graphiques, typographes et autres spécialistes concernés par le patrimoine graphique.

Les intervenants de la journée inaugurale.

Les intervenants de la journée inaugurale.

Ces présentations mettent notamment en évidence la diversité des institutions et les difficultés que peuvent rencontrer leurs conservateurs pour valoriser, sauvegarder mais aussi mieux comprendre et faire comprendre ce patrimoine très hétéroclite (documents, objets, machines, savoir-faire, architecture). Elles permettent aussi de sensibiliser l’auditoire sur le caractère rare et précieux du savoir-faire des typographes et sur la problématique de sa transmission aux générations futures. En outre, elles soulignent aussi les interrogations des chercheurs désireux de faire avancer les connaissances dans le domaine de l’histoire de l’imprimerie et de la communication graphique.

La journée se conclut sur une discussion sur les statuts de l’association internationale des musées de l’imprimerie. De nombreuses questions et remarques sont alors soulevées sur le document préparatoire et sur la raison d’être de cette nouvelle association. Plusieurs délégués y soulignent l’importance de réunir non seulement des institutions mais aussi des particuliers (typographes, chercheurs, spécialistes de la typographie et des arts graphiques, collectionneurs, etc.), ainsi que la nécessité de rechercher et d’établir davantage de contacts dans ces milieux en Asie, en Amérique du Sud et du Nord, en Afrique, au Maghreb, au Proche-Orient, en Europe de l’Est et en Russie pour créer un réseau vraiment international. L’ensemble de la discussion permet de mieux définir les objectifs de l’association mais aussi de faire avancer la réflexion sur la concrétisation de ce projet ambitieux mais parfaitement légitime et réellement important.

Il est décidé de constituer un groupe de travail qui sera chargé de clarifier les objectifs de la future association, de finaliser ses statuts et d’associer le plus d’acteurs possible à ce travail en amont de la création de l’International Association of Printing Museums lors d’une nouvelle réunion qui aura lieu dans deux ans.

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Le soir, un cocktail dînatoire décontracté nous est proposé sur le site même festival, en présence notamment des artistes ainsi que la dégustation d’une excellente bière locale, la Magpie… et le spectacle d’un magnifique feu d’artifice qui ajoute à la soirée une touche somptueusement festive.

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Dimanche 4 septembre

Départ à 9h pour la visite le temple de Haeinsa situé sur les pentes du mont Gaya, au cœur du magnifique parc national de Gayasan (province de Gyeongsangnam-do) à environ 2h30 en car de Cheongju. Après un déjeuner copieux dans un excellent restaurant coréen où nous dégustons à nouveau des spécialités locales, nous arrivons au temple vers 14h. C’est dans ce temple, construit au XVe siècle, qu’est conservé le célèbre et précieux Tripitaka Koreana daté du XIIIe siècle : la collection la plus complète de textes du canon bouddhiste, gravés en caractères chinois sur 80 000 tablettes de bois destinés à l’impression.

Delegates arriving at the Temple where the Tripitaka Koreana is concerved.

Les délégués arrivent au temple de Haeinsa où sont conservés les bois du Tripitaka Koreana.

Ces planches gravées sont elles aussi inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco et nécessitent, en raison de leur caractère précieux mais aussi très fragile, des conditions très strictes de sécurité et de conservation.

Il n’est donc pas étonnant que les bois gravés en question ne soient en réalité ni visibles ni accessibles au grand public… petite consolation cependant, la possibilité de repartir avec une impression sur papier artisanal de l’un des fameux textes pour seulement 5000 WON (4 euros). Quoi qu’il en soit, la visite de cet endroit magnifique vaut incontestablement le détour. On ne peut qu’être touché par la beauté des paysages et de la douceur qui émane de cet endroit chargé de sens et qui prête parfaitement à la méditation et au repos. Il paraît d’ailleurs qu’on peut également y séjourner dans le cadre du « templestay »…

La journée se termine par la visite du complexe culturel à Hapcheon, inauguré en 2011 à l’occasion du festival du millénaire du Tripitaka Koreana. Il est entièrement dédié à la valorisation de ce trésor national auprès du grand public, par l’organisation d’activités culturelles, de spectacles, d’ateliers, d’expositions, de démonstrations, etc.

201609Korea234aLe bâtiment principal est composé de plusieurs halls d’exposition. L’exposition permanente propose une mise en scène pédagogique avec des mannequins animés (moines, scribes, graveurs, papetiers, etc.), qui retrace toutes les étapes de l’histoire de la fabrication des planches du Tripitaka, depuis la préparation des bois, jusqu’à l’impression des textes par frotton, en passant par leur calligraphie sur des bandes en papier, puis leur gravure et la mise en rouleau des feuilles imprimées.

Très spectaculaire, l’escalier central en colimaçon dont les murs sont couverts des moulages des 80 000 planches gravées, dans un souci de transmission des connaissances aux générations futures, pour le jour où les précieuses planches devraient ne plus exister…

À la fin de la visite, chacun a pu s’essayer à la technique du frotton et repartir avec une impression d’une des planches gravées (un sutra bouddhiste), tirée sur une matrice métallique.

À notre retour, après cette intéressante excursion, nous dînons à l’hôtel. C’est le temps des adieux, des derniers échanges de cartes de visite, d’adresses mail, d’informations, mais aussi des séances photo tous azimuts. L’ambiance est un peu triste mais très chaleureuse. Nous avons tous espoir que l’aventure ne s’arrêtera pas là et que ce séjour portera fruit à très court terme.

Lundi 5 septembre : ce n’est qu’un au revoir…

Il est temps de repartir. On s’envole chacun de son côté. Certains d’entre nous repartent aussitôt retrouver leurs pénates, d’autres prolongent leur séjour de quelques jours pour découvrir Séoul, visiter des musées (encore !), faire du shopping, poursuivre la dégustation culinaire, faire durer un peu plus le dépaysement… et le plaisir. D’autres encore partent courageusement à la découverte des richesses naturelles du pays.

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Ce voyage a été une expérience très riche, à tous points de vue : l’ouverture de la perspective de création d’un réseau à l’échelle mondiale qui permettra au musées de l’imprimerie et de la communication graphique d’échanger et de partager leurs connaissances et expériences ; de belles rencontres avec des passionnés du patrimoine graphique en tous genres, aux parcours très divers ; mais aussi la découverte touchante d’un pays aux forts contrastes, aux traditions très présentes et profondément ancrées, mais qui semblent cohabiter sans heurts avec « la modernité » et la technologie de pointe ; enfin, la rencontre avec des Coréens, des gens infiniment charmants, prévenants et attentionnés, et d’une grande générosité et hospitalité. Nous ne pouvons qu’être profondément touchés par leur érudition et leur obstination pour promouvoir et défendre leur patrimoine culturel et tout particulièrement le Jijki.

Merci à la Ville de Cheongju, au comité Jikji Korea et à l’AEPM pour leur immense investissement et détermination, et d’avoir rendu cette belle rencontre possible. Espérons que cette initiative portera tous les fruits qu’on lui souhaite, sinon bien davantage, et en incitera d’autres rencontres aussi enrichissantes et essentielles.

Sheza Moledina
chercheur indépendant en histoire du livre et des bibliothèques
Lyon, France

 

Album photo consacré au Early Printing Museum dans la galerie Flickr de l’AEPM

 

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Réunion inaugural de l’International Association of Printing Museums
Samedi 3 septembre 2016
Cheongju, Corée du Sud

 

Liste des participants

Mark Barbour, director, The International Printing Museum, California, United-States

Robin Boone, coordinator printing section, MIAT, Ghent, Belgium

Robert Clerebaut, board member, Association of European Printing Museums (AEPM), Brussels, Belgium

Bernhard Dorn, Drucken-und-Lernen Foundation, Germany

Andreas Düspohl, director, Internationales Zeitungmuseum, Aachen, Germany

Martha Ferriol, director, Iberarchivos-Programa ADAI, Cuba

Pascal Fulacher, director, Atelier du livre d’art et de l’estampe, Paris, France

Prof. Dr. Amareswar Galla, executive director, The International Institute for the Inclusive Museum, Australia / India

Dr. Sundar Ganesan, director, Roja Muthiah Research Library, Chennai, India

Berta García del Real Marco, coordinator, Iberarchivos-Programa ADAI, Spain

Patrick Goossens, collector of historic printing machines, Antwerp, Belgium

Thomas Gravemaker, LetterpressAmsterdam, Amsterdam, Netherlands

Dr. Eva-Maria Hanebutt-Benz, writer, Germany

Neil Harris, professor of bibliography, University of Udine, Italy

Robert Hartman, Gutenberg-Museum Mainz, Germany

Mr. Robert Heather, director, New England Regional Art Museum (NERAM), Australia

Marijke Hellemans, curator, Plantin-Moretus Museum, Antwerp, Belgium

Hiroko Hisano, secretary, Printing Museum, Tokyo, Japan

Ya-Wen Ho, Wai-Te-Ata Press, New Zealand

Alain Hurstel, director, Espace Gutenberg, Straßburg, France

Jeong-Ha Hwang, head curator, Early Printing Museum, Cheongju, South Korea

Chin Im, Frankfurt, Germany

Koichi Kabayama, director, Printing Museum, Tokyo, Japan

Mine Kuçuk, consultant, Istanbul Museum of Graphic Arts (IMOGA), Istanbul, Turkey

Prof. Indra Kupferschrift, professor, HBKSaar, University of Arts, Germany

John A. Lane, historian, typographer, Netherlands

Seung Lee, curator, Early Printing Museum, Cheongju, South Korea

Dr. Annette Ludwig, director, Gutenberg-Museum, Mainz, Germany

Noriko Maehara, curator, Printing Museum, Tokyo, Japan

Mr. Uma Maheshwar Rao Golla, executive engineer, Department of Archeology and Museum, Andhra Pradesh Government, India

Giles Mandelbrote, librarian and archivist, Lambeth Palace Library / Printing Historical Society, United Kingdom

Dr. Ahmed Mansour, deputy director, The Bulaq Press, Cairo, Egypt

Alan Marshall, President, Association of European Printing Museums (AEPM), France

Dr. Sheza Moledina, independent scholar, Lyon, France

Izumi Munemura, head of creation & planning, Printing Museum, Tokyo, Japan

Stan Nelson, metal typecaster, The Smithsonian Institution, Washington, D.C., USA

Víctor Ortiz Partida, director, Museo del Periodismo y las Artes Gráficas, Guadalajara, Mexico

Edwin Pickstone, Glasgow School of Art, Glasgow, United KIngdom

Dr. Hans-Georg Schmidt, Mainz, Germany

Prof. Dr. Ulrich Johannes Schneider, director, Leipzig University Library, Germany

Eckehart Schumacher Gebler, Offizin Haag-Drugulin, Graphischer Betrieb GmbH, Germany

Jo Seungbin, researcher, ESAN Woodblock Museum, Hamyang-gun, South Korea

Heung-Sik Shin, director, Early Printing Museum, Cheongju, South Korea

Afreen Siddiqui, lecturer in visual and communication design, National College of Arts, Rawalpindi, Pakistan

Dr. Stefan Soltek, director, Klingspor Museum in Offenbach, Germany, Germany

Ronald Steur, chairman, The Stichting Lettergieten 1983, Netherlands

Han Sunhak, Museum of Ancient Woodblock Prints, South Korea

Rebecca Sutton, archivist, Melbourne Museum of Printing (MMOP), Australia

Soren Tae-Smith, archivist, Melbourne Museum of Printing (MMOP), Australia

Dan Tait-Jamieson, The Printing Museum in Wellington, New Zealand

Rickey Tax, deputy director, Museum Meermanno, Netherlands

Frédéric Terrier, director, Les mille univers, Bourges, France

Guy Tinsel, Espace Gutenberg, Straßburg, France

Silvia Werfel, journalist, International Working Group for the History of Printing and of the Media (IADM), Germany

Susanne Zippel, Mittelpunkt-Zhongdian, Germany