Colloque annuel 2019 de l’AEPM
La sauvegarde du patrimoine immatériel.
Transmettre les techniques graphiques aux générations futures
23-25 mai 2019
Nationaal Museum van de Speelkaart
Turnhout, Belgique.
Patrimoine immatériel dans les musées de l’imprimerie
Les années 1980 et les décennies qui ont suivi ont vu la création d’un grand nombre de musées de l’imprimerie et d’ateliers patrimoniaux suite au remplacement de l’impression typographique par l’offset et à l’adoption extrêmement rapide de la micro-édition et de la prépresse numérique. Ces musées et ateliers ont préservé non seulement les machines, les équipements et les techniques d’impression récemment disparus de la scène industrielle. Ils ont également pu préserver les savoir-faire des artisans qui les exploitaient. En effet, de nombreux musées et ateliers ont été créés par des imprimeurs qui, dans de nombreux cas, avaient récemment pris leur retraite. Quarante ans plus tard, la génération des imprimeurs ayant passé leur vie professionnelle dans la typographie, la lithographie directe et la photogravure, et connaissant parfaitement les techniques qu’ils utilisaient prend sa retraite pour la deuxième fois, cette fois-ci définitivement.
Un nouveau chapitre s’ouvre…
Ces dernières années, les musées de l’imprimerie et les ateliers patrimoniaux sont de plus en plus préoccupés par le problème de la préservation et de la transmission des savoir-faire traditionnels nécessaires pour continuer à utiliser des machines et des processus devenus historiques. Certaines techniques ont trouvé une seconde vie dans des ateliers de création où elles sont déjà utilisées, adaptées et renouvelées depuis plusieurs générations. Ainsi, de nombreuses techniques de gravure sur bois et sur cuivre et de lithographie ont été préservées et transmises. Les techniques et les savoir-faire de l’imprimerie typographique ont également été préservées et transmises de petits éditeurs qui placent les méthodes de production traditionnelles au cœur de leur activité. La plupart de ces ateliers sont principalement orientés vers la production artistique ou créative. Seuls quelques-uns incluent la préservation et la transmission du patrimoine de l’imprimerie – qu’il soit matériel ou immatériel – parmi leurs missions principales, laissant de telles activités à des musées de l’imprimerie et à d’autres organisations qui s’identifient de près ou de loin avec les ateliers patrimoniaux.
Le patrimoine graphique face aux défis
Les musées de l’imprimerie sont les principaux défenseurs du patrimoine graphique. Mais même eux doivent faire face à d’énormes difficultés pour transmettre le patrimoine immatériel de l’imprimerie. Les ressources sont généralement rares. Les budgets sont modestes (pour le moins), le personnel qualifié est rare tant pour la restauration, le fonctionnement et la maintenance des machines que pour le développement et la gestion quotidienne des activités éducatives et des programmes de médiation. Même pour les grands musées institutionnels, les spécificités du patrimoine graphique sont souvent difficiles à concilier avec les impératifs bureaucratiques. L’emploi d’un(e) imprimeur(e) dans un musée public, par exemple, est une véritable course d’obstacles qui fait que des connaissances pratiques essentielles sur un aspect central des collections peuvent être trop facilement perdues si le ou la spécialiste change de travail ou prend sa retraite.
Au fur et à mesure que l’imprimerie a évolué, de l’artisanat au numérique, en passant par l’ère industrielle, les techniques d’impression sont devenues de plus en plus sophistiquées et les connaissances nécessaires pour les exploiter de plus en plus spécialisées. De ce fait, la préservation et la transmission des techniques et compétences traditionnelles comptent parmi les plus grands défis auxquels sont confrontés les musées de l’imprimerie, les ateliers patrimoniaux et les autres organisations impliquées dans la préservation et transmission du patrimoine graphique.
Les intervenants
Susanne Richter, Museum für Druckkunst, Leipzig, Germany // Young-tack Oh, Early Printing Museum, Cheongju, South Korea // Katharina Walter + Ulrike Koloska, Humboldt University, Berlin, Germany // Robin Boone, Industriemuseum, Ghent, Belgium // Ludivine Onuczak, Maison de l’imprimerie, Thuin, Belgium // Richard Ardagh, The Type Archive, London, United Kingdom // Mats Larsson, GRAMUS, Sweden // Mana Kaasik, Estonian printing and paper museum, Tartu, Estonia // Maarten Kentgens, Dutch Lithography Musem, Valkenswaarde, The Netherlands
Programme
La plupart des interventions seront en anglais. Les discussions se dérouleront dans un mélange de langues en fonction des besoins…
Le colloque aura lieu au Nationaal Museum van de Speelkaart et dans l’auditorium HIVSET à quelques pas du Musée.
Jeudi 23 mai 2019
Au Nationaal Museum van de Speelkaart, Druivenstraat 18, Turnhout
14.00 – 19.00
Arrivée des participants et inscription
Visite libre de l’exposition temporaire Turnhouts drukwerk (Imprimé à Turnhout).
19.00 – 22.00
Réception d’ouverture
Discours de bienvenue : Paul Van Miert, mayor of Turnhout et Alan Marshall, président de l’AEPM.
Démonstrations : impression, finition des cartes à jouer, reliure.
Tours de cartes et démonstration de Blackjack.
Réception avec dégustation de bières belges.
Vendredi 24 mai 2019
Auditorium HIVSET, Herentalsstraat 70 (150 mètres du musée)
Matin
09.30
Introduction
Sofie Wilder
Coordinatrice des Archives et Musées de la Ville de Turnhout
Filip Cremers
Directeur du Nationaal Museum van de Speelkaart
10.00
Session 1
Faire reconnaître l’imprimerie comme patrimoine intangible
Dr. Susanne Richter
Directrice du Museum für Druckkunst, Leipzig, Germany
Vers la création d’une « Grande Cause européenne » en faveur du patrimoine graphique
Les musées de l’imprimerie sont actuellement confrontés à un véritable défi. Ils s’efforcent de préserver la connaissance des techniques d’impression et de faire fonctionner leurs machines. Chaque musée a sa propre solution et fait appel aux spécialistes de son réseau local.
Mais ce dont les musées de l’imprimerie ont réellement besoin pour l’avenir, c’est d’une prise de conscience à l’échelle de l’Europe et d’un « lobby » européen qui les défende. Ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous pourrons convaincre le grand public et les décideurs des différents pays que nous préservons un patrimoine culturel très important à l’ère de la numérisation.
Le 15 mars 2019 a eu lieu la première Journée nationale des arts graphiques en Allemagne, à l’occasion de la reconnaissance l’année précédente, par le Conseil allemand de l’Unesco, des techniques d’impression comme patrimoine immatériel. Plus de 250 participants de toute l’Allemagne – aussi bien des graphistes que des musées – ont contribué au succès de l’événement. Nous espérons que cette initiative très positive sera ouverte à un plus grand nombre de pays européens en mars 2020.
Les musées et les artistes qui travaillent aujourd’hui avec les techniques d’impression ont besoin d’être intégrés à un groupe de pression puissant. Sans ce « lobby », tous nos efforts de préservation seront vains. Cela signifie que les musées et les artistes doivent travailler plus étroitement ensemble pour être plus visibles. Pour continuer à proposer des activités innovantes, nous avons besoin d’une plus grande reconnaissance de la part des autorités politiques. Un projet européen pourrait être la solution pour l’avenir des arts graphiques.
Profitons de la force des médias sociaux pour mettre en avant nos techniques traditionnelles et attirer ainsi de plus en plus de jeunes !
Susanne Richter est née à Berlin en 1965, elle partage ses activités entre Leipzig et Berlin. En 1992, elle a obtenu une maîtrise en histoire de l’art, suivie d’un doctorat en 1996. Après avoir été conservatrice adjointe à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe de 1996 à 1998, elle est devenue responsable du marketing et de la communication pour une imprimerie et une maison d’édition à Karlsruhe (2000-2007). Depuis 2007, elle est directrice du Museum für Druskkkunst de Leipzig (Musée des arts graphiques) et directrice de la fondation muséale privée qui gère le musée. De 2013 à 2018, elle a été l’instigatrice, en lien avec l’Association des artistes allemands, de la reconnaissance des techniques d’impression comme patrimoine immatériel en Allemagne.
Young-tack Oh
Directeur général, Cheongju Early Printing Museum, Cheongju City, Corée du Sud
La Corée, terre de transmission et de préservation de la culture traditionnelle de l’imprimerie
La Corée a mis au point une technique d’impression extrêmement performante qui a produit, en 751, la plus ancienne estampe sur bois au monde, le Mugujeonggwang dae Darani gyeong (Le Grand Dharani Sutra) et a permis d’imprimer le Jikji (1377), la plus ancienne œuvre au monde réalisée avec des caractères métalliques mobiles. Le Jikji est connu pour avoir précédé de 78 ans la célèbre Bible à 42 lignes de Gutenberg (entre 1452 et 1455).
La technologie d’impression traditionnelle coréenne, qui se caractérise par l’utilisation de bois gravés et de caractères métalliques mobiles, est devenue obsolète à la fin du XIXe siècle avec l’adoption des techniques graphiques imitées de l’occident. Aujourd’hui, cependant, l’impression traditionnelle connaît un regain de reconnaissance et d’activité en Corée, où elle intervient dans de multiples processus créatifs générateurs de contenus culturels aux multiples facettes. Les diverses instances gouvernementales collaborent activement à la restauration et à la transmission de la culture traditionnelle de l’imprimerie, s’efforçant de faire connaitre des éléments graphiques comme les bois gravés, les caractères métalliques mobiles, ou des techniques comme la fabrication traditionnelle du papier, des bâtons d’encre pour la calligraphie, etc. Un large éventail de compétences et de savoir-faire traditionnels propres à la Corée sont transmis par les maîtres et les praticiens sur le terrain. Les musées, les expositions et les ateliers sont les principaux lieux de préservation, d’apprentissage et d’expérience.
Young-tack Oh est Directeur général du Cheongju Early Printing Museum (Corée du sud). Depuis son entrée en fonction l’année dernière, il joue un rôle clé dans la préservation de la culture de l’imprimerie coréenne. Ayant servi au gouvernement pendant plus de 40 ans avec une expertise en développement économique et culturel, il a également reçu une commendation spéciale du président de la République en 2013 pour sa contribution au développement national.
11.00
Pause café au café Chaos (à côte de l’auditorium HIVSET)
11.30
Session 2
Patrimoine pratique
Katharina Walter, Image Knowledge Gestaltung, Université Humboldt, Berlin, Allemagne
Ulrike Koloska, Séminaire sur la pratique artistique et esthétique, Université Humboldt, Berlin, Allemagne
L’atelier d’imprimerie comme laboratoire des connaissances : les orientations futures dans les domaines de la recherche, des savoir-faire et des pratiques muséologiques
Comment la recherche scientifique et artistique peut-elle se rapprocher, de manière appropriée, des pratiques muséologiques axées sur le maintien et la valorisation du patrimoine immatériel de l’imprimerie ? A partir d’exemples de projets en cours, nous allons passer en revue les possibilités et les limites des différentes approches interdisciplinaires, évaluées du point de vue de l’histoire de l’art et des études culturelles.
En ce qui concerne le changement d’attitude généralement observé, les techniques artisanales ont récemment été étudiées comme des techniques patrimoniales éclairant la recherche historique axée sur les pratiques, tout en s’adaptant aux évolutions de l’art et du design. Les techniques d’impression traditionnelles, en particulier, offrent actuellement un large champ d’expérimentation combinant la recherche historique et artistique.
En permettant la recherche interdisciplinaire dans le domaine de la culture, des techniques et des savoir-faire, les musées deviennent des laboratoires muséologiques où se créent de nouvelles expériences avec des objets, des matériaux, des collections historiques. Outre le point de vue concret qu’apportent les savoir-faire, l’accent est mis sur les méthodes de recherche basées sur la pratique, qui mettent en lumière l’importance d’artefacts tels que les machines, les outils, le papier, les imprimés, etc., et les utilisent dans le cadre d’une approche expérimentale de l’archéologie des médias.
L’atelier d’imprimerie comme laboratoire de connaissances est un modèle d’avenir : il offre de nouvelles perspectives et un nouveau cadre aux questions esthétiques, politiques et culturelles qui surgissent lorsqu’un espace créatif actif coexiste avec les enjeux de la conservation et des collections patrimoniales.
Katharina Walter est titulaire d’une maîtrise en design de communication et d’une maîtrise en histoire et théorie culturelles. Elle a soutenu une thèse sur le dessin du caractère Univers d’Adrian Frutiger et a travaillé à l’archivage du legs de Frutiger au Museum für Gestaltung à Zürich. Depuis août 2013, elle travaille comme chercheur associée pour le Cluster of Excellence Image Knowledge Gestaltung, un laboratoire interdisciplinaire de l’Université Humboldt. Dans le cadre de sa thèse de doctorat, elle a abordé les aspects médio-historiques de la photocomposition.
Ulrike Koloska a étudié l’histoire de l’art et l’histoire visuelle à l’Université Humboldt et le théâtre à la Freie Universität à Berlin. En tant qu’étudiante et chercheur associée, elle a étudié les techniques d’impression traditionnelles telles que la gravure sur bois, la gravure, la lithographie et la sérigraphie et, depuis 2010, développe des formats pour la recherche interdisciplinaire et l’enseignement au séminaire sur la pratique artistique et esthétique (Université Humboldt). A partir des études concernant la manière dont de nouveaux concepts artistiques peuvent être développés dans les domaines du lien, des collaborations et de nouvelles formes de réception elle a réalisé des projets spécifiques pour des expositions et ateliers.
Robin Boone
Musée de l’industrie, Ghent
Ludivine Onuczak
Maison de l’imprimerie, Thuin, Belgique
Préservation des savoir-faire liés au patrimoine conservé dans les musées techniques dits « vivants » : le cas de la monotype
La conservation des éléments muséaux est déjà en soi tout un art. Les conditions optimales sont recherchées par tous et parfois compliquées à obtenir. La tâche s’avère encore plus ardue quand il s’agit de techniques. Au plus l’ultime utilisation de l’objet s’éloigne dans le temps au plus les détenteurs du savoir-faire se font rares. Dans le meilleur des cas, ils ont réussi à transmettre. Mais parfois, ils ne trouvent pas de successeurs et la connaissance pratique se perd.
C’est particulièrement marqué dans le patrimoine industriel où l’évolution des techniques demande de nouveaux savoir-faire. Les machines anciennement utilisées rejoignent les musées mais la passation de l’utilisation pratique, elle ne suit pas ou de façon fragmentaire. Même dans le cas des successeurs sont trouvés, une somme de connaissances se perd puisque l’utilisation, de quasi quotidienne, devient plus épisodique. Le problème se creuse avec les temps… dissolution des connaissances
C’est le cas de figure que nous connaissons en Belgique avec la fondeuse-composeuse Monotype. Machine, déjà rare dans les ateliers au moment de son utilisation, elle l’est d’autant plus dans les musées. Aujourd’hui, les spécialistes se comptent sur les doigts d’une main dans notre pays.
C’est pourquoi l’industriemuseum (ex MIAT) de Gand et la Maison de l’Imprimerie de Thuin ont décidé de sauvegarder ce patrimoine immatériel par des formations et la volonté de transmettre ce précieux savoir. Des missions presque Impossibles pour les institutions, mais qu’elles tentent de relever. Après un apprentissage à l’Imprimerie Nationale de France, les institutions mettent en place un programme afin de réveiller les belles endormies.
Robin Boone (1965 Gand / Belgique) a étudié l’histoire (RUG Gent) et les techniques graphiques (lithographie) et le dessin à Sint-Lucas Gent et au KASK Gent. Il a travaillé comme assistant régisseur au Musée des Beaux-Arts de Gand avant de devenir artiste / dessinateur indépendant et commissaire d’exposition. Fondateur de l’organisation à but non lucratif Helix vzw en 1997, bureau artistique pour les productions et la recherche en art contemporain et en arts graphiques qui a travaillé avec la plupart des artistes contemporains belges sur des expositions internationaux dans toute l’Europe et au-delà. Fondateur et propriétaire de la société de travaux d’art HELIX Art & Technics bvba en 2015 – production et réalisation d’expositions sur l’art, la science et l’histoire. Depuis 2007, coordinateur du département de l’imprimerie du MIAT, maintenant Industriemuseum Gent.
Ludivine Onuczak est née en 1976 à La Hestre, Belgique. Après des études d’histoire de l’art (ULB) et de philologie orientale (égyptologie) à l’ULB, Ludivine Onuczak a travaillé de nombreuses années comme enseignant-guide au Musée de Mariemont et comme professeur d’histoire de l’art. Nommée directeur de la Maison de l’Imprimerie de Thuin en 2013, elle est en charge de la coordination des expositions et des relations publiques.
12.30
Lunch au Chaos (buffet)
Après-midi
14.00
Session 3
Études de cas sur la transmission du patrimoine de l’impression
Richard Ardagh
The Type Archive, Londres, Royaume-Uni
La production des caractères Monotype
Pendant des siècles, la production de caractères d’imprimerie a été entourée d’une sorte de secret. La fonte des caractères était un métier mystérieux, avec très peu de documents techniques expliquant les arcanes de l’« art noir » et de la gravure de poinçons typographiques.
L’arrivée de la Monotype Corporation de Tolbert Lanston au début des années 1900 a permis la mécanisation de la manufacture de caractères typographiques et leur composition. La production des polices a pu se faire à grande échelle, tout comme leur commercialisation. La Monotype a révolutionné une fabrication qui reposait jusque-là sur la transmission du savoir-faire, la plupart du temps orale, de maître à apprenti. On est passé du mystère à la mécanique de précision !
Peu familière à la plupart des professionnels de l’imprimerie, la méthode de gravure et de fonte des caractères développée par Monotype a été fort heureusement conservée au Type Archive à Londres, de même que les machines. Le graphiste et typographe Richard Ardagh a acquis cette technique particulière sous la direction de Paraminder Kumar Rajput, un employé de Monotype qui compte 59 ans d’expérience. Depuis 2017, Richard Ardagh documente également cette pratique. Son apprentissage a coïncidé avec une commande exceptionnelle : la production du Hungry Dutch, un caractère conçu par Russel Maret qui a donc coïncidé avec la première nouvelle série Monotype de caractère, qui n’avait rien produit plus de 40 ans.
Richard Ardagh présentera le processus de gravure de poinçons, illustré par des exemples tirés du projet Hungry Dutch. Ce sera aussi le récit de son expérience personnelle, car avec le projet Hungry Dutch il lui a fallu percer à jour l’ensemble du processus de production, y compris la création des plans nécessaires à la découpe d’un poinçon au 10 000e de pouce.
Richard Ardagh est graphiste et imprimeur typographique. Parallèlement à cette pratique, il collabore avec un atelier de typographie de New North Press et a enseigné à Central St Martins. En 2014, on lui a commandé un prototype de police typographique imprimée en 3D, » A23D « , qui a remporté un prix d’excellence typographique au Type Directors Club, New York.
Mats Larsson
GRAMUS, Suède
Un projet de transmission des savoir-faire en imprimerie
GRAMUS, l’Association suédoise des musées de l’imprimerie, est un réseau de 14 musées de l’imprimerie. La plupart sont petits et gérés par des bénévoles. En 2013-2014 et 2016-2017, nous avons mis en route un projet de transmission des connaissances dans le domaine de l’imprimerie, avec le soutien financier du Conseil national du patrimoine. L’objectif du projet était proposer des formations aux jeunes agents des musées et aux bénévoles. Au cours de la première phase du projet, des cours de composition manuelle et sur linotype, d’impression typographique, de lithographie et d’impression offset ont été organisés. Des formations à la visite guidée et des conférences sur l’histoire de l’imprimerie ont également été organisées. Les cours ont eu lieu le week-end, tout à tour dans quatre musées de l’imprimerie et ils ont rassemblé vingt-six collègues des huit musées. La deuxième étape consistait principalement en une session d’approfondissement des acquis, mais de nouveaux sujets tels que la fabrication manuelle du papier, les différentes méthodes d’impression d’images ont été également abordés. Ces échanges ont pour objectif le partage d’expériences, ils permettent de discuter du projet, de ses points positifs, des problèmes rencontrés et des améliorations possibles.
Mats Larsson est bibliothécaire au département des manuscrits et des collections spéciales ?? (porno ?) de la bibliothèque de l’Université de Lund. Il est également membre du conseil d’administration de la Swedish Printing Museum Association GRAMUS.
15.00
Pause café au Chaos
15.30
Session 4
Études de cas sur la transmission du patrimoine de l’impression (suite)
Mana Kaasik
Eesti Trykimuuseum (musée estonien de l’imprimerie et du papier), Tartu, Estonie
Musée estonien de l’imprimerie et du papier : la grande histoire d’un petit livre
Parmi tous ceux qui suivent cette rencontre, beaucoup viennent des musées de l’imprimerie. Même si nos institutions partagent généralement la même mission, nos expériences peuvent être très différentes d’un musée à l’autre, tout comme l’idée que nous avons de ce qu’est un musée de l’imprimerie. L’approche que nous avons de la préservation du patrimoine graphique est également très différente, selon qu’il s’agit d’un musée qui propose une exposition permanente immuable et d’une institution qui ressemble plus à un atelier en pleine activité qu’à un musée. Aucune approche n’est meilleure que l’autre, mais chaque musée doit avoir à cœur de préserver les savoir-faire graphiques qu’il évoque ou montre et de les transmettre aux générations futures. Mais comment procéder ? Où trouver les gens qui peuvent encore nous enseigner ces techniques ? Sommes-nous capables de les acquérir par nous-mêmes ?
Nous souhaitons partager notre expérience du Musée estonien de l’imprimerie et du papier – un musée qui s’est fixé comme objectif d’être un musée vivant avec des activités bien réelles depuis sa création en 2010. Nous utilisons nos machines pour imprimer des cartes postales, des billets d’entrée, des affiches, des cartes de visite ainsi que pour travailler sur des projets artistiques. Rien ici n’est sous vitrine, car nous voulons que nos visiteurs aient une approche concrète semblable à celle que nos agents et nos bénévoles ont presque tous les jours.
Récemment, nous avons essayé de sortir de notre « zone de confort » et de travailler sur quelque chose de plus grand. En février 2019, nous avons terminé l’édition du Petit Prince – composé, imprimé et relié dans notre musée. Il nous a fallu des centaines d’heures de travail, des larmes quand nous avons fait des erreurs et du bonheur quand nous avons réussi à apprendre quelque chose de nouveau. Nous avons compris que certaines choses ne peuvent être acquises que par l’expérience directe. Permettez-nous partager notre histoire avec vous.
Mana Kaasik (née en 1992) a commencé à faire du bénévolat au Musée estonien de l’imprimerie et du papier en 2012. Après avoir obtenu son diplôme du département d’histoire de l’Université de Tartu, elle a été embauchée comme gestionnaire des collections et a travaillé à ce poste jusqu’en 2018. Actuellement, elle étudie le design des médias et sa principale responsabilité au musée est le design graphique et l’impression typographique.
Maartin Kentgens
Directeur, Nederlands Steendrukmuseum, Valkenswaarde, Pays-Bas
Passing on the techniques of lithography to future generations at the Nederlands Steendrukmuseum
16.30 – 17.00 : Discussion de clôture de la journée et annonce pratiques
Soirée
19.00 – 23.30
Trajet en bus vers un restaurant de la région.
Dîner (inclus dans les frais d’inscription pour tous les participants et accompagnant(e)s).
Samedi 25 mai 2019
Nationaal Museum van de Speelkaart, Druivenstraat 18.
Matin
09.00 – 10.30
Assemblée générale de l’AEPM
Bien que l’assemblée générale annuelle soit, à proprement parler, réservée aux membres de l’AEPM, les non-membres sont encouragés à y assister (sans droit de vote) car c’est une excellente occasion de découvrir les différentes activités de l’Association et, pourquoi pas, de s’y impliquer.
09.00 – 10.30
Visite libre au Musée
Les participants qui n’assistent pas à l’assemblée générale annuelle peuvent continuer à découvrir les plaisirs des expositions permanentes et temporaires du Nationaal Museum van de Speelkaart.
10.30 – 11.15
Courtes communications, nouvelles des musées et discussion de clôture
Short communications and news from museums and closing discussion
Parmi les contributions :
Patrick Goossens, Letter-Kunde
Saving intangible heritage ‘avant la lettre’. The search for type casting knowledge at the Plantin Moretus Museum
José Francisco Castro, Sociedad Cervantina – Imprenta del Quijote
A WiFi teenager in Don Quixote’s court
Uganda Sze Pui Kwan, Nanyang Technological University, Singapore
Conserving and Composing the Chinese Classics: James Legge’s Matrices and Chinese Characters
Nicole Sauerwein-Pittich and Ralph Pittich, Pro Lichtdruck gemeinnützige UG
Preserving collotype printing in Germany
Thomas Gravemaker, LetterpressAmsterdam
Transmitting by doing in a workshop context
Si vous avez des nouvelles à communiquer sur vos activités actuelles, veuillez contacter info@aepm.eu et nous essaierons de vous intégrer au programme. Mais rappelez-vous, les contributions seront strictement limitées à 10 minutes chacune.
Une sélection de snacks sera disponible pendant la session du matin.
11.15
Photo de groupe
11.30 – 12.30
Déplacement à Gand en car
Leaving from the museum.
Départ du musée à 11.30.
Après-midi
12.30 – 16.30
Industriemuseum, Gand
Déjeuner suivi d’une visite guidée du musée.
Le point d’orgue de la visite à l’Industriemuseum, anciennement le MIAT, sera la nouvelle exposition consacrée à l’imprimerie, considérablement agrandie, qui ouvrira plusieurs semaines avant notre visite. Ce sera une occasion unique de discuter avec nos collègues gantois des nombreuses questions liées à une transformation de cette envergure.
Départs
La visite à l’Industriemuseum clôt la conférence.
Les participants peuvent partir directement de Gand ou revenir à Turnhout en autocar. Un arrêt facultatif est prévu à Anvers pour les personnes ayant un train ou un avion à prendre. (Le samedi, il est souvent plus facile de voyager d’Anvers que de Turnhout.) Veuillez indiquer sur le formulaire d’inscription si vous souhaitez être déposé à Anvers.
Dimanche 26 mai 2019
Une visite facultative gratuite au musée Plantin-Moretus d’Anvers est ouverte à tous ceux qui séjournent au-delà de la conférence principale.
Pour les personnes séjournant à Turnhout, le départ sera à 11h00 en autocar. (Il n’est pas pratique d’organiser le départ plus tôt car le dimanche 26 mai est le jour des élections en Belgique.)
Les personnes séjournant à Anvers ou dans la région avec leur propre moyen de transport sont bien entendu invitées à se joindre aux visites.
N.b. Il est important d’indiquer sur le formulaire d’inscription en ligne si vous souhaitez participer à l’une de ces visites.
11.00
Départ en autocar pour Anvers
12.00
Visite guidée du Musée Plantin-Moretus (patrimoine mondial de l’Unesco). Il n’y a pas de limite sur le nombre de visiteurs.
Si vous préférez visiter vous-même, selon votre propre emploi du temps, le Musée Plantin-Moretus (patrimoine mondial de l’Unesco) vous offre une entrée gratuite le dimanche sur présentation de votre badge de conférence.
13h30
Déjeuner et visite libres du centre-ville historique d’Anvers.
Retour à Turnhout
Les participants pourront rentrer à Turnhout ou, s’ils ont apporté leurs bagages dans l’autocar, rester à Anvers pour des correspondances.